Jacques-Philippe Lamoninary

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Jacques-Philippe Lamoninary

Naissance
Maroilles, Drapeau de la France France
Décès (à 95 ans)
Boulogne-sur-Mer, Drapeau de la France France
Activité principale violoniste, compositeur

Jacques-Philippe Lamoninary ou La Moninary[1],[2] est un violoniste et compositeur français né le à Maroilles[3] et mort à Boulogne-sur-Mer le 29 octobre 1802.

Biographie[modifier | modifier le code]

Lamoninary a seize ans quand il entre à la Chapelle Saint Pierre[4] de Valenciennes pour son apprentissage. Il apparaît en effet pour la première fois sur les comptes de la communauté des joueurs d’instruments de la ville en 1723, où, sous la rubrique des recettes provenant des droits d'apprentissage que payaient ceux qui voulaient aller jouer en ville, on lit : "Du nommé Moninary, reçu 6 livres"[5]. Vers 1726, il entre dans la formation musicale de la Chapelle Saint-Pierre en tant que premier violon[6]. Le , Lamoninary épouse à Valenciennes en l'église Saint Nicolas Marie-Madeleine Wyscart[7]. Après la mort de sa femme, il se marie en seconde union, à Boulogne-sur-Mer, avec Marie-Anne de la Bercomie de Gourdie, veuve de Jacques-Antoine Serin, procureur en la Sénachaussée du Boulonnais. À la suite de ce second mariage, Lamoninary et sa femme habitent Boulogne, sur la Place d'Armes. À son tour, Marie-Anne de la Bercomie meurt subitement le . Lamoninary ne demeure pas longtemps à Boulogne et revient à Valenciennes ; en 1757, son nom reparaît parmi ceux des musiciens de Saint-Pierre[8]. Il reste le premier violon de cette formation jusqu'en 1779. Il retourne ensuite à Boulogne où il se fixe définitivement et donne des leçons de chant et de violon. Il meurt dans la misère à l'âge de 95 ans le [9].

Œuvre[modifier | modifier le code]

À partir de 1749, Jacques-Philippe Lamoninary compose des pièces pour violon qui paraissent à Valenciennes, en même temps qu’à Paris. Un privilège général d'une validité de douze ans lui est accordé le pour la publication de trios à deux violons et basse. Le , il renouvelle pour dix ans son privilège de 1749 pour la publication de son op. IV.

L'ensemble de son œuvre est dédié à François Marie Le Danois, marquis de Cernay, qui sera son véritable mécène :

  • Six Sonates pour deux violons avec la basse … oeuvre Ier (1749)[10]
  • Six trios pour deux violons et la basse … oeuvre IIe (1749)[11]
  • Six trios pour deux violons et la basse … oeuvre IIIe (1755)[12]
  • Six quatuors en simphonies pour deux violons, alto, violoncelle obligé et organo … oeuvre Ive (1766))[13]

Les trios comportent un cadre ternaire uniforme (allegro, mouvement lent, minuetto amoroso) répondant au goût "galant" du Marquis de Cernay. Lamoninary connaît la plupart des compositions italiennes qui se sont acclimatées en France vers 1750. Il n'ignore ni Tartini ni Francesco Maria Veracini ; il pratique l'écriture courante de la sonate italienne pour deux violons et basse. Il connaît aussi les tournures habituelles de Sammartini et se les approprie. Il utilise la forme sonate bithématique. L'écriture est homophone, les deux violons marchent souvent à la tierce. L'emploi invariable du Minuetto amoroso en guise de finale, et surtout la qualification d'amoroso donnée au menuet, rapprochent Lamoninary de Boccherini dont le Minuetto amoroso caractérise essentiellement le style[14]. Dans l'op. III, l'inspiration devient plus romantique avec une majorité de pièces en tonalités mineures (4/6). Le style, d'une technique plus avancée, se rattache à la grande école de Francesco Geminiani et Francesco Maria Veracini[15].

Par l'op. IV, Lamoninary prend rang au nombre des musiciens français qui cultivent le genre symphonique et dont la production s'intensifie depuis 1760 [16].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Philippe Perlot in Valentiana, Revue d'Histoire des Pays du Hainaut Français, N° 30, Musique et musiciens à Valenciennes sous l'Ancien Régime, décembre 2002, p.42
  2. KEEO, « LAMONINARY, Jacques-Philippe (1707-1802) », sur harmoniasacra.com (consulté le ).
  3. Archives départementales du Nord (AdN), microfilm des registres paroissiaux de Maroilles, 5Mi5 R22
  4. KEEO, « La Chapelle de St Pierre », sur harmoniasacra.com (consulté le ).
  5. AMV, HH263-264, Compte de la communauté des joueurs d'instruments...depuis la Sainte-Cécile de l'année 1723 jusqu'à pareil jour 1724.
  6. AMV, HH269, Estats de la Musique de la Chapelle Saint-Pierre
  7. AMV, registre paroissial n°16. Mariages de la paroisse Saint-Nicolas, 1706-1737
  8. AMV, GG535-537
  9. Archives départementales du Pas-de-Calais Acte de décès no 22 dressé le 8 brumaire an XI, vue 9 / 1312
  10. Lamoninary J.-P., Six Sonates pour deux violons avec la basse...œuvre Ier - Paris, Veuve Boivin, Le Clerc, Mlle Castagnery (gravées par Mme Leclair), Bibliothèque Nationale (Paris), côte Vm7.1186
  11. Lamoninary J.-P., Six trios pour deux violons et la basse...œuvre IIe - Paris, auteur, Vve Boivin, Le Clerc, Mlle Castagnery, Guersant (gravées par Mme Leclair), Bibliothèque Nationale (Paris), côte Vm7.1187
  12. Lamoninary J.-P., Six trios pour deux violons et la basse...œuvre IIIe - Paris, auteur, Bayard, Vernadet, Mlle Castagnery, Guersant (gravées par Mlle Bertin), Bibliothèque Nationale (Paris), côte Vm7.1188
  13. Lamoninary J.-P., Six quatuors en simphonies pour deux violons, alto, violoncelle et organo...œuvre IVe - Paris, aux adresses ordinaires; Valenciennes, auteur (gravés par Mme Oger), Bibliothèque Nationale (Paris), côte Vm7.1289
  14. La Laurencie L. de, L'école française de violon de Lully à Viotti : études d'histoire et d'esthétique, Tome II, Editions Minkoff, reprint de l'édition de 1923, p.197
  15. voir l'article école française du violon
  16. Brook B.S., La symphonie française dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, Publications de l'Institut de Musicologie de l'Université de Paris, 1962

Liens externes[modifier | modifier le code]